Parmi les arts décoratifs, l’art d’Extrême orient occupe une place de choix. L’art d’Asie orientale provient de pays divers, aux traditions variées, riches et séculaires. Parfois, il exprime aussi un art sacré.
C’est un univers foisonnant qui propose des objets d’art aussi divers que des estampes japonaises, des armures de Samouraï, et des statues de Bouddha. Il est souvent utile pour les collectionneurs de se faire aider, dans leur parcours, par un commissaire-priseur spécialiste des œuvres d’art orientales.
Art asiatique : définition
L’art asiatique comprend la production artistique chinoise, mongolienne, japonaise, coréenne, ainsi que des œuvres venues du Tibet, du Vietnam, de l’Inde ou du Pakistan. Cette mosaïque de peuples et de destins historiques, pourtant tous issus de la même zone géographique du globe, a produit des sensibilités et des techniques particulièrement variées.
Les objets d’art asiatique s’expriment sous des formes diverses : estampes, peintures, statuettes, objets en Terre cuite, vases de porcelaine, objets laqués, meubles… Ils peuvent être d’inspiration profane ou Bouddhiste.
Les objets d’art asiatique
Un musée d’art asiatique, ou une collection privée, explore les principales catégories d’objets que sont les vases anciens, les figurines de jade qui souvent accompagnaient les défunts dans leur dernier voyage.
Les vases
La porcelaine chinoise excelle dès l’Antiquité, mais connaît son apogée au milieu du XIVème siècle, avec la commercialisation intensive, jusqu’en Europe, des fameuses réalisations en porcelaine blanche dessinée de bleu de cobalt.
Les vases chinois semblent particulièrement colorés, alors que les céramiques japonaises, coréennes et tibétaines vont surtout être d’abord constituées de grès aux décorations plus simples, avant de s’inspirer des techniques chinoises, pour en tirer rapidement un art autochtone très intéressant.
Les figurines de jade
Matière particulièrement prisée par l’art chinois, mais d’une façon plus générale sur tout le continent asiatique, le travail du jade a pu donner un grand nombre de parures, et des objets précieux pour le quotidien.
De nombreux objets en jade, matière censée faciliter le passage vers l’au-delà, ont ainsi été retrouvés dans des sépultures, et notamment des petites statuettes. Parfois même, les corps des défunts étaient déposés sur des lits de jade, ou protégés par des armures intégrales faites dans cette pierre. Alors, posséder une figurine de jade, c’est détenir un objet rare et à la signification intense pour la culture asiatique.
Des statuettes en ivoire
Les statuettes en ivoire anciennes proviennent généralement de la Chine et, parfois, du Japon, voire de régions avoisinantes. Elles sont souvent d’une quarantaine de cm de haut, et signées sous la base. Elles peuvent représenter des hauts dignitaires, tels que le couple impérial, un juge ou un sage, ou des modèles charmants, tels que de gracieuses jeunes femmes ou une déesse, ou encore des personnages plus humbles, tels que de paysans ou des pêcheurs. Il peut aussi s’agir d’une jonque, avec par exemple une proue à tête de dragon. Leur extrême finesse, leur noble blancheur, en font des éléments décoratifs et de collection de choix. Elles se transmettent de génération en génération.
Au Japon, les figurines d’ivoire apparaissent avec un aspect plus primitif et sont appelées netsuké. De plus petite taille (entre 3 et 8 cm), elles peuvent représenter un animal, imaginaire ou non, un acteur de théâtre ou un musicien, des personnages de la vie courante tels que samouraï, marchands ou pêcheurs…L’ivoire ne pouvant être trouvé au Japon, il était traditionnellement importé de Chine ou de Corée. La possession de netsukés, objets décoratifs d’un certain prix, était donc réservée à une élite.
Des bronzes
La sculpture en bronze en provenance de Chine a pu nous livrer des instruments de musique en bronze datant de l’époque de Confucius, des statues, des masques, et un grand nombre d’armes sculptées en bronze. Le bronze pouvait être incrusté d’or, d’argent, et paré de pierres précieuses, par exemple de la turquoise.
Les arts japonais et coréens ont su aussi, chacun à leur façon, produire des statuettes en bronze remarquables, des objets d’art funéraire, des miroirs, et des armes. L’art tibétain se manifeste notamment dans la statuaire, avec pour sujets de prédilection des statues de Bouddha, du maître Padmasambhava, et des guides spirituels appelés bodhisattvas. En ce qui concerne ces derniers, le plus célèbre est Tchenrézi, personnage aux mille bras, qui, parce qu’il possède un œil au milieu de chaque main, voit tout et comprend les requêtes des hommes.
D’autres divinités paraissent moins compatissantes, et sont représentées par des statues pleines de courroux, le visage en colère et surmonté de couronnes de cranes ou de flammes. Ce sont pourtant des dieux protecteurs, dévoués à la sauvegarde de l’enseignement du bouddhisme. Une Statuette de ce type de Divinité orne souvent les monastères, pour prévenir toute corruption.
Des peintures japonaises et chinoises
La peinture chinoise s’exprime sur soie, sur laque, sur céramique, et propose aussi de riches paysages et les portraits de personnages. Elle est caractérisée par une truculence des couleurs, et une grande finesse d’exécution. Ancestrale, sure d’elle-même, elle a influencé les écoles picturales des pays voisins, tels que le Japon.
Ainsi, les estampes japonaises ont été grandement influencées par l’art chinois voisin, notamment au travers des représentations de fleurs, d’oiseaux, des lavis de paysages. Mais on aurait tort de toujours supposer que la Chine est le seul influenceur de l’art asiatique. Un bon exemple d’inspiration différente venue de l’extérieur se trouve par exemple dans la peinture religieuse bouddhiste venue d’Inde : elle a également influencé la peinture japonaise.
Les peintures japonaises anciennes ont été exécutées pour décorer de riches temples, orner des paravents, des éventails, illustrer des écrits courtois ou des récits de batailles, ou encore exécuter le portrait de dignitaires. En matière d’estampes, on trouve notamment des représentations élégantes de courtisanes, mais aussi des paysages raffinés et sentimentaux.
La représentation de scènes du quotidien est certainement l’art graphique japonais le plus exempt d’influences extérieures. A la fin du XIXème siècle, les jeunes artistes japonais sont officiellement encouragés à aller étudier à l’étranger, ce qui va patiner le travail de certains d’entre eux d’influences occidentales. Plus tard, le Japon va notamment s’ouvrir à l’impressionnisme, au fauvisme, et à la perspective occidentale, tout en gardant ses caractéristiques propres.
L’art asiatique n’est pas seulement nourri de l’Art chinois, pourtant d’une grande influence vis-à-vis de ses voisins géographiques, et ce-dernier n’est pas non plus seulement composé des productions issues de la période de la dynastie Ming.
L’art asiatique est un entrelacement de cultures et de traditions, porté par l’excellence de ses artisans. Parce qu’il est particulièrement varié, riche et ancestral, ne cesse de nous étonner aujourd’hui encore.